Née à Edimbourg, je suis la petite dernière de la famille McKinney. Mes parents sont deux chirurgiens très réputés : mon père, Américain, s’est spécialisé dans la chirurgie neurologique tandis que ma mère, Anglaise, s’est spécialisée dans la chirurgie pédiatrique. Ce fut pendant leurs études qu’ils se sont rencontrés, mon père, tombé amoureux du pays et de ma mère, décida de s’installer définitivement en Ecosse. Pays où mes sœurs et moi-même sommes nées.
Quelques années plus tard, j’allais avoir dix ans, mes parents décidèrent de retourner en Amérique, à San Francisco, la terre de mon père. Et nous devions suivre, ce fut un déchirement pour ma sœur Victoria et pour moi-même. Pourtant, une fois arrivée dans le pays de mon père, j’ai tout de suite aimé ce pays. Après tout, j’allais y faire toute mon adolescence et j’allais y rencontrer les hommes de ma vie.
Je suis toujours restée très attachée à ma famille et je suis déchirée par le fait de voir mes sœurs se chamailler sans cesse. Je regrette aussi qu’elles ne viennent pas aussi souvent voir mes parents. Je passe chez eux au moins une fois par semaine pour leur dire bonjour et même si je ne suis pas la fille dont ils sont le plus fier – Sara reste à leurs yeux sur un piédestal par rapport à Victoria et moi – je sais qu’ils m’aiment et que je suis un peu la chouchoute de la famille. Je passe énormément de temps avec mon père avec qui je partage ma passion pour la peinture. Quant à ma mère, nous passons énormément de temps à parler mode et décoration, deux autres de mes passions.
Mes liens avec mes sœurs sont plus compliqués. Avec Victoria, je ne sais jamais sur quel pied danser. Je sais qu’elle m’aime mais je n’arrive pas à établir une relation forte avec elle, je n’arrive pas à savoir ce qu’elle pense. Je sais que son désir d’enfants la rend triste mais je n’arrive pas à en discuter avec elle, elle s’est refermée sur elle et je n’arrive plus à pénétrer sa carapace. Quant à Sara, nos relations sont mi-figue mi-raisin, il y a des jours où on s’entend bien et il y a des jours où on ne se supporte pas. Il y a des jours où on passe de bons moments et des moments où c’est catastrophique. Elle veut toujours que les choses soient parfaites et je suis loin de l'être, j'ai tendance à vouloir justement être plutôt dans la moyenne, elle ne supporte pas ce trait de caractère chez moi.
A l’école, pendant mon adolescence, j’ai eu la chance d’appartenir à un groupe d’amis qui étaient mes plus proches amis. Nous faisions tout ensemble, les pires conneries mais nous étions tous un soutien les uns pour les autres. C’est parmi eux que j’ai rencontré mon premier amour, Gabriel. Nous avons commencé à nous fréquenter trois ans après notre rencontre, nous avions quinze ans. Bien que nous ayons eu une relation en dents de scie, nous avons grandi et fini par avoir une relation plus stable. Pourtant, il y a quatre ans, nous nous sommes séparés. Ce fut un véritable déchirement pour moi qui avais tout abandonné pour lui et ses beaux yeux et onze ans de ma vie… Ce que je ne sais pas, par contre, c’est que certains sont dotés de pouvoirs, ce sont des sorciers. Moi, l’une des seules humaines du groupe, je n’ai jamais su qu’il y a des sorciers parmi mes amis...
Contrairement au reste de ma famille, je ne me suis pas dirigée vers un métier médical, j’ai toujours eu horreur de cela. Et puis, je voulais me démarquer, moi qui passais mon temps à passer inaperçu dans ma famille, c’était ma façon de me démarquer, même si ça ne plut pas du tout à mon père. J’ai fini par réussir à la convaincre parce que je lui expliquai que je voulais faire des études en histoire de l’art. Ce que je fis et que je réussis haut la main, à la grande satisfaction de mes parents, bien qu’ils auraient préféré que je fasse un métier plus noble. Je commençais ma carrière en étant que guide du musée de San Francisco et je grimpai les échelons assez rapidement jusqu’à devenir, à vingt-six ans, directrice artistique du musée. Cette expérience me permit d’être repérée par le journal San Francisco Chronicle qui me proposa un poste de directrice artistique du journal. Sans aucune hésitation, j’acceptai cette proposition qui me permettait de faire autre chose. J’avais vingt-sept ans et une carrière au top mais une relation amoureuse qui venait de se terminer.
Après ma séparation, ma vie ne tournait presque plus qu’autour du boulot et de mes amis, et je me rapprochai d’un de mes amis, Neal, qui m’avait toujours plu même quand on était plus jeunes. Pendant longtemps, j’ai cru que peut-être quelque chose pourrait se passer avec lui. Jusqu’à ce qu’il annonce qu’il allait se marier à une femme qui l’avait laissé tomber. Je préférai couper les ponts avec mes amis pour éviter de souffrir, je préférai fuir loin de San Francisco pour refaire ma vie, je décidai de partir à l'aventure, à New York. Pendant un an, je pris un congé sabbatique au boulot, je prévins mes parents et mes sœurs que je partai pour me retrouver, je me sentais perdue. A côté de toutes ces histoires d’amour, j’avais aussi la pression au boulot, et j’avais aussi cette fonction de tampon entre mes sœurs qui me pesait comme jamais. A l’âge de vingt-huit ans, je prenais donc le large pour me retrouver moi. A New York, je trouvai un job dans une galerie d’art à New York, ville de toutes les cultures.
C’est là-bas que j’ai vécu ma première histoire amoureuse avec une femme, la belle Naya, artiste-peintre, qui m’apprit ce que c’était que de vivre. Elle se sentait libre de faire ce qu’elle voulait quand elle voulait. Je l’ai aimée comme jamais je n’avais aimé, avec plein de libertés et de découvertes. J’ai découvert la vie avec elle et pendant un temps, nous avions même parlé d’enfants. J’ai toujours eu le tabou des enfants, tabou que je me suis mise moi-même pour éviter que ma grande sœur ne souffre. J’en ai parlé à Naya qui m’a convaincue que je ne devais pas me mettre de barrière, même s’il s’agissait de la famille. Nous avons passé un an étonnant ensemble, un an merveilleux où je me suis sentie heureuse comme jamais. Je faisais un job qui me plaisait, j’étais amoureuse et tout était simple, j’ai même appris à peindre et à dessiner avec elle…
Mais je l’ai abandonnée, je ne lui ai pas donné d’explication. Le quatre février deux mille vingt-et-un, je suis repartie à San Francisco. J’avais appris quelques semaines plus tôt que Neal allait enfin dire oui à sa bien-aimée, je ne l’ai pas supporté. J’ai essayé de ne pas y penser mais pendant des années, j’ai tu les sentiments que j’avais pour lui par peur mais ce jour-là, j’ai su que je devais y aller et lui dire ce que je ressentais. Peu importait s’il ne voulait rien entendre, si je gâchais notre amitié. Après tout, en coupant les ponts avec mes amis, j’avais déjà tout gâché…. J’arrivais trop tard, il venait de se dire oui à l’église, j’en avais les larmes aux yeux et je me fis toute petite… J’ai évité de croiser mes amis et je les ai laissé partir pour la fête… Mais, au dernier moment, je décidai de suivre le cortège juste pour voir… Je suis restée tapie dehors, à les voir s’amuser, à voir peut-être l’amour de ma vie sourire à celle qui était sa femme et je rêvais qu’il s’agissait de moi… Quand une amie à moi me vit et vint à ma rencontre… Je ne savais plus où me mettre, je ne savais plus quoi dire, elle me fit des reproches évidemment. Je lui demandai d’appeler Neal, ce qu’elle fit…
Ce soir-là, je lui expliquais tout, que je l’aimais depuis toujours, que j’avais fait le mauvais choix en restant avec Gabriel quand j’avais eu la possibilité de me mettre avec Neal et que j’aurais voulu pouvoir lui dire cela plus tôt. Ce soir-là, il m’avoua qu’il avait toujours rêvé que les choses se passent différemment entre nous mais qu’il avait abandonné dès le moment où j’avais refusé de sortir avec lui il y a des années… Nous sommes restés tous les deux dans la nuit à nous avouer des choses qu’au fond, nous savions déjà… Mais, il retourna auprès de sa femme et à contrecœur, je quittai la soirée pour retourner à son ancienne vie, celle avant New York et avant Naya….
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Ce qu’elle n’avait pas prévu, c’est que Neal travaillait maintenant au journal où elle travaille, qu’elle allait devoir travailler avec lui et qu’ils finiraient par avoir une relation clandestine tous les deux… Ce qu’elle n’avait pas prévu non plus, c’est que Naya cherche à la revoir et vienne s’installer à San Francisco... Elle n’avait pas prévu que sa vie amoureuse serait un jour si compliquée, qu’elle deviendrait la maîtresse d’un homme marié et qu’elle tromperait celle qu’elle aimait.
Ce qu’elle n’avait pas non plus prévu, c’est qu’elle tombe enceinte de son amant et qu’elle doive faire face à tous ses problèmes amoureux mais aussi familiaux. Comment annoncer à Victoria qu’elle était enceinte, elle qui ne pouvait pas en avoir un, qui n’y arrivait pas ? Elle rêve depuis toujours d’établir une relation forte avec elle et finalement, ce bébé risquait de ne pas arranger les affaires entre elles deux…
Ce qu’elle n’avait pas non plus prévu, c’est de découvrir que Naya, Neal et d’autres de ses amis soient des êtres surnaturels, elle va découvrir ce que c’est de se faire trahir à son tour. Elle qui ne connaissait pas le monde de la magie va y mettre un pied sans même sans rendre compte, pensant que ce sont d’abord des coïncidences, elle ne comprendra pas tout de suite que son monde est magique, même si elle ne l’est pas. Son retour sera bien plus mouvementé qu’elle ne le pensait... Finalement, peut-être aurait-elle dû rester à New York ???