Intrigue n°1 ⚝ Ne laissez pas vos peurs prendre le dessus.

Qu’est-ce que je fais là ? Bon sang mais qu’est-ce que je fais là ? Je me souviens m’être endormie dans mon lit après avoir mis ma fille dans le sien. Je m’en souviens encore parce qu’elle ne voulait pas – une fois de plus – dormir dans son lit. Non, depuis quelques jours, elle veut tout le temps dormir avec moi, elle a peur du croque-mitaine en ce moment. C’est à l’école qu’elle a entendu parler de cette légende et depuis, elle en fait des cauchemars. Mais, cette nuit, j’ai gagné et elle a accepté de dormir dans le sien, non sans que Jackson et moi restions à ses côtés jusqu’à ce qu’elle s’endorme. Bref, je ne me suis certainement pas endormir dans une si petite pièce où il n’y a ni porte ni fenêtre… Non mais où est-ce que je suis là ? C’est un cauchemar, je vais me réveiller et d’ailleurs, je vais me pincer, pour être certaine que je dors bien.

« Aie ! »

Criais-je quand je sens la pincette, je ne rêve pas ???? Qu’est-ce que c’est que cette blague ? Je vois alors, dans un coin de la pièce une tête que je connais bien, Jemima est avec moi et elle est encore en train de dormir apparemment. En vitesse, je me précipite vers elle et la secoue doucement.

« Jemima, réveille-toi ! »

Je n’ai pas le temps de continuer que je remarque enfin ce qui est en train de ramper sur les murs : des araignées, par milliers et par milliers. Je sens ensuite, un truc qui me tombe sur l’épaule et doucement, je tourne ma tête vers ce qui est tombé… Je tombe nez-à-nez avec une grosse araignée toute velue, mes yeux s’écarquillent et je pousse un hurlement de terreur à m’en rompre les cordes vocales. Je me relève d’un bout et je commence à me secouer dans tous les sens, espérant ainsi que la bestiole ne se déloge de mon épaule…

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Mais où sommes-nous tombées ? Que se passe-t-il ici ? Alors que je tente de réveiller mon amie, je me rends compte que des araignées tombent du plafond et qu’elles me tombent dessus surtout. Je hurle de peur et je me dandine dans tous les sens, espérant les faire tomber de mon épaule. Je crie tellement que je vois à peine mon amie se réveiller et se demander ce qu’il se passe rien qu’en prononçant mon nom. Mais, elle m’en débarrasse et la jette très loin mais malheureusement, d’autres arrivent déjà. Les choses ne s’arrangent pas du tout puisque Jemima est aussi touchée par cette malédiction puisque sa voix se casse tout d’un coup et elle me demande pitié pour retirer ce qui lui grimpe sur la jambe... Un serpent !!! J’écarquille les yeux et je m’empare du serpent que j’essaie de jeter loin aussi mais il s’enroule autour de moi tandis que les araignées sont toujours là. Dans ma peur, j’en oublie que je pourrais utiliser ma pyrokinésie pour brûler toutes ces bêtes. Nous sommes, à présent, envahies par les bêtes qui rampent et tombent de partout. Toutes les deux sommes paniquées et nous tentons de nous sortir de là mais rien n’y fait, on panique... Elle essaie de me dire qu’il faut qu’on arrive à sortir de là et j’opine de la tête, je ne veux que ça, sortir de là...

« Com... Comment ? »

Lui demandais-je alors que je ne voyais ni fenêtre ni porte. Se souvenait-elle comment elle était arrivée là ???

« Tu sais... Tu sais comment on .... AHHHHH ! Est arrivées ... là ?? »

J’essaie de lui demander. Peut-être qu’en se souvenant de ça, on saurait comment sortir d’ici ? Nous étions dans une sacrée galère et aucune de nous n’arrivait à réfléchir, nous étions littéralement attaquée et morte de peur. Les cris résonnaient sur les parois de la petite pièce dans laquelle nous avions atterri. Jemima lança quand même une bonne idée et je la félicitai intérieurement de l’avoir eue parce que sans elle, on n’aurait pu continuer à crier comme des possédées.

« Super idée ! Oui, on peut essayer, attends je vais essayer ! »

Je me dirige vers un serpent qui s’approche de mon amie et je décide d’utiliser enfin mon pouvoir pour le tuer, je lance une boule de feu mais j’ai les yeux qui s’agrandissent quand je vois que celui-ci, au lieu de mourir par le feu, se transforme en araignée qui s’approche rapidement vers mes pieds.

« PUT*** mais c’est pas possiiiiiibleuuuuuh ! »

Criai-je en direction de mon amie alors que je me rends compte que la pièce se remplit de plus en plus de nos animaux les plus terrifiants à nos yeux...

« C’est moi ou ils sont de plus en plus nombreux ! »

Je tourne mon regard vers Jemima avant de les reposer à nouveau sur ces créatures démoniaques...

« Mon dieu mais c’est pas possible, où est-ce qu’on est tombée ? Et comment on va sortir ? »

Je décide d’utiliser mon pouvoir de déviation pour les empêcher de me monter dessus et ça fonctionne, tout un temps jusqu’à ce qu’il y ait trop de petites bêtes pour arriver à les repousser...

« Peut-être que je peux utiliser mon pouvoir d’illusion pour leur faire croire quelque chose ? »

Proposais-je sans rien faire, je me demande ce que je pourrais faire pour les éloigner dans un coin, peut-être que Jemima aurait une meilleure idée que moi...

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Nous étions complètement perdues, ne sachant même pas comment nous étions arrivées là. Qu’est-ce qu’il se passait ? Plus je me posais de questions, plus je paniquais. Enfin, ce sont surtout ces créatures poilues qui me foutait la trouille. Tout comme moi, Jemima ne savait pas comment elle était arrivée ici, elle se posait autant de questions que moi, se demandant si nous étions les seules concernées. Je n’y avais pas pensé jusqu’à présent mais maintenant qu’elle en parlait, la peur me vrilla plus encore les entrailles ? Comment allait Shayanne ? Je l’espérais bien au chaud dans son lit, avec Jackson qui la surveillait mais était-ce vraiment le cas ? Mon dieu, faite que ce soit le cas.

« Mon dieu, oui, il faut qu’on sorte de là, Shayanne...! »

Un cri sortit de ma bouche plus que le nom intelligible de ma fille... Nous décidons d’agir et Jemima me propose qu’on utilise nos pouvoirs. Mal nous en prit, ceux-ci se retournèrent contre nous puisqu’au lieu de supprimer quelques serpents sur son chemin, ma boule de feu ne fit que multiplier le nombre de bestioles à nos côtés. La panique reprenait de plus bel dans mon esprit, je ne savais plus quoi faire pour nous sortir de là. D’ailleurs, je ne cessais de poser des questions à mon amie qui, pas plus que moi, n’avait les réponses. Non, j’avais juste besoin de parler pour évacuer le stress... Pendant un temps, j’essaie de les dévier, mais évidemment, il n’y a pas d’évacuation et toutes les bestioles finissent par revenir vers nous. Nous sommes rapidement encerclée quand je propose d’utiliser mon pouvoir d’illusion mais pour leur faire croire quoi ? Qu’est-ce qu’on risquait, je n’en savais rien, depuis notre arrivée, les choses se compliquaient alors qu’en temps normal, nos pouvoirs auraient dû nous sortir de là. Je lui souris quand elle me propose de trouver la sortie et bien que cette idée aurait dû nous traverser la tête plus tôt, nous n’y avions pas pensé jusqu’ici.

« Oui, tu as raison ! Ils doivent venir de quelque part ! »

Je la vois fermer ses yeux tandis que je cherche désespérément un passage ouvert mais je ne trouve rien. Dépitée, je décide de lancer un sort d’illusion et je sais exactement quoi leur montrer : un semblant de feu qui commence dans la pièce. Comme les rats quittent le bateau quand ils sont en danger, je m’imagine qu’ils vont tenter de sortir non ? J’entends le souffle de mon amie ralentir et je m’imagine qu’elle tente de reprendre le contrôle sur sa peur. Pour ma part, ça a toujours été mes pouvoirs qui m’ont donné de quoi me raccrocher quand la peur faisait son entrée. Je me concentre pour que mon illusion les percute de plein fouet et c’est le cas, les araignées comme les serpents se mettent à siffler et à courir partout, en fait, c’est pire que mieux parce que les bestioles paniquent à leur tour... L’attaque a réussi mais au lieu de nous montrer la porte de secours, les bestioles paniquent et nous grimpent dessus. Elles nous recouvrent jusqu’au tronc, nous n’avons plus accès à nos jambes. Je sens et ressens toutes ces créatures qui me montent le long des jambes et j’en frissonne. A mon tour, je ferme les yeux quand j’entends la voix de mon amie résonner dans la pièce, elle tente un discours reboostant pour nous donner du courage et franchement, ça fonctionne bien. Surtout quand elle évoque ma Shayanne, mes yeux se rouvrent, mon visage est plus déterminant que jamais, je me tourne vers elle et lâche :

« Tu as raison, on va y arriver, ils sont nombreux mais ça doit être une épreuve, on doit surmonter notre peur pour les vaincre ! Il faut que nous fassions face à nos peurs pour les vaincre ! »

Je regarde alors mon corps enseveli à moitié sous les bestioles et je me force à penser à ma fille pour surmonter cette peur, j’attrape l’une des araignées pour, en quelque sorte, l’apprivoiser. Comme j’apprivoiserais ma peur mais évidemment, dans ces circonstances, il est difficile de surmonter sa peur. Mais, bien que tremblante, j’arrive à attraper l’une de ces bêtes entre mes deux doigts. Je sens une larme couler le long de ma joue mais je me répète en boucle que je fais ça pour ma fille.

« Oh mon dieu, OH MON DIEEEEEU ! »

Pourtant, j’ai l’impression que cela fonctionne, j’ai l’impression que mon corps est un peu moins enseveli... Mais est-ce vraiment le cas ou je m’imagine cette impression ?

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Cette histoire prenait une tournure dramatique mais je sentais que le vent tournait, je sentais que les choses allaient s’arranger maintenant qu’elles avaient peut-être trouvé une astuce : faire face à ses peurs. C’était peut-être là la clef du succès, la clé qui les aiderait à sortir de cet endroit macabre et cauchemardesque. Grâce à Dieu, nous pouvions compter l’une sur l’autre, nous nous connaissions assez pour se donner du courage. J’étais à la fois triste et heureuse d’être aux côtés de Jemima, une amie. Triste de savoir qu’elle passait par le même cauchemar que moi mais heureuse d’avoir une amie à mes côtés.

« Oui, on ne va pas se faire intimider par ces bestioles ! »

J’espérais être convaincante mais clairement, je n’étais pas à mon aise, bien loin de là. Ça s’entendait dans ma voix, elle tremblait à mesure que je devais m’approcher de ces choses qui me donnaient des frissons. Je pensais à ma fille pour me donner du courage et je pris l’une des araignées, l’une de ces choses qui m’horripilait. Alors que je l’attrape, je sens des sueurs froides me monter le long de mon échine, je crie et prie Dieu - bien que je ne sois pas croyante - tandis que mon amie reste bien silencieuse. Au bout d’un moment, je commence à m’inquiéter pour elle, je lâche une seconde des yeux la bête qui se tient dans ma main pour demander à Jemima :

« Jem ! Tout va bien ? Comment ça se passe pour toi ? »

Comme j’eus le malheur de ne plus regarder la bestiole, elle en avait profité pour me grimper le long du bras et je poussais un cri à faire trembler les murs. Puis, la surprise passée, je tente à nouveau de me calmer et tente quelques respirations. Puis, je rouvre les yeux pour en attraper une nouvelle. C’est à ce moment-là que je sens des tonnes de bestioles me tomber sur la tête, elles sont toutes énormes et je peux voir qu’elles tombent des ouvertures du plafond.

« Mon dieu, il en arrive encore ! Regarde Jem, elles viennent du plafond ! Voilà notre billet de sortir ! »

Criais-je, mi enthousiaste, mi effrayée par la nuée de bestioles qui nous tombent encore dessus.

« Putain, on peut encore en mettre d’autres dans cette pièce, c’est un vrai cauchemar ! »

Je suis au bout de ma vie, j’en peux plus mais je n’abandonnerai pas. Ni pour ma fille que je veux revoir, ni pour Jem qui doit retrouver Gabriel et sa vie.

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