ramona narvaez - every you, every me

+Tu es née il y a trente ans, à San Francisco, d'une mère et d"un père tout deux sorciers. Une famille aux allures ordinaires qui, pourtant, n'ont rien d'ordinaire.

+Ta mère tenu une boutique de magie tout au long de sa vie. Une boutique que tu visitais fréquemment, bercé par les légendes et histoires que tu te créais. Pour toi, la magie était une fantaisie. Jusqu'à ce que ta mère t'apprennes qu'elle existait et que, comme elle, tu étais une sorcière.

+Malgré une vie avec un élément si fantastique, ta vie avait tout de celle d'une enfant ordinaire. École, après-midi écrasée devant la télé, apprentissage des rudiments de la magie. La norme, quoi.

+Ton premier don, celui de la télépathie, s'est révélé à toi lors de ton adolescence. Si le fait que ta mère possède une boutique de magie ne te faisait pas la cible des moqueries de tes pairs, entendre leurs pensées et leur répondre à voix haute n'avait fait qu'empirer ton cas.

+Tu as appris à maitriser ton pouvoir assez pour qu'il ne t'envahisse pas. Toutefois, jamais tu ne développas tes pouvoirs plus qu'il ne le fallait. Non, pour toi, valait mieux laisser tout ça de côté. Pour cause, ton père.

+Tout au long de ta vie, tu te posais des questions. Il faisait quoi, ton père ? Il partait où, quand tu ne le voyais pendant des mois ? Il fuyait. Qui ? Rien de plus simple. Les Fondateurs. Car ton père, celui qui t'avais bordé plus d'une fois, celui qui t'avais appris des sortilèges, qui t'avais sortie des pires situations alors que tes pouvoirs déraillaient, il n'était pas ce que tu croyais. Toi qui le pensait sorcier bénéfique, il était un sorcier maléfique. Un homme qui avait su charmer ta mère pour révéler ses sombres desseins plus tard. Pourtant, ta mère si bonne, si pure, elle avait succombé et elle avait eu un enfant. Elle te laissait le voir, par peur, peut-être. Tu n'as jamais voulu lui demander pourquoi tu pouvais le voir alors qu'elle savait qu'il était maléfique. Tu t'es toujours dit, au fond, qu'il avait bon fond.

+Ce qui fit tout chavirer ton amour pour la magie, c'est la mort de ton père. Les fondateurs, devant tes yeux, l'ont éliminé. Ton père. Ton roc. Mort devant tes yeux, tués par celleux qui devaient te protéger. Pour toi, c'était finit. Tu n'étais plus une sorcière bénéfique. Tu ne serais pas une sorcière maléfique, non plus. Tu avais vu ce qui pouvait arriver, si tu suivait cette route. Non, tu n'userais plus de magie, sauf pour ta propre personne. Tant pis pour les conséquences - les fondateurs n'auraient plus d'emprise sur toi.

+Les années suivantes, tu terminas tes études et alors que tu t'apprêtais à quitter San Francisco pour la chaleur du continent espagnol, ta mère trouva la mort: un démon s'étant frotté de trop près à elle. Et il avait gagné.

+T'ayant légué sa boutique, tu possédais ainsi le Witching Hour. Tu avais le choix: vendre ou la garder. Tu pris la deuxième option. En partie pour honorer ta mère, l'autre raison étant simplement que, peu importe à quel point tu combattais pour éviter d'avoir la magie dans ta vie, celle-ci ne cessait d'entraver ta route. Alors pourquoi pas prendre les choses en main, décider comment la magie influerait dans ta vie ?

+Te voici donc, toujours à San Francisco, la loft familiale en main et la boutique sous ta main de fer. Tu aides par-ci, par-là les sorcières qui entrent dans ta boutique, tu ne te mêles pas de la guerre entre les forces opposées et tu survies, tout simplement.