Intrigue n°2 ⚝ De l'autre côté du miroir.

Elle s'était réveillée en sursaut, s'asseyant sur son lit, observant les alentours à la recherche de quelque chose ou de quelqu'un. Après un nouveau cauchemar, elle s'était finalement levée, la peur au ventre. Quelque chose n'allait pas, elle le sentait depuis plusieurs jours. Elle le savait. Les cauchemars s'intensifiaient comme pour la mettre en garde, ses sens étaient en alerte. Un pressentiment qui lui faisait comprendre que cette chose en question était pour bientôt. Aujourd'hui même peut-être. Octavia s'était alors préparée comme à son habitude, ne cessant de penser à ce qui la perturbait. Cette fille, cette mauvaise sorcière, était sans doute derrière tout ça. Comme à chaque fois. Elle s'était sentie investie d'une mission, celle de faire comprendre à Octavia et à d'autres que leurs pouvoirs n'avaient rien de mystiques, que les dieux n'y étaient pour rien. Peine perdue, évidemment.

Alors que la sorcière s'apprêtait à sortir de chez elle, une vision la stoppa. En l'espace d'un instant, ses craintes se confirmèrent. Il allait falloir se battre et lutter. Aujourd'hui. Plus de délai possible. Plus de doute possible. Octavia se précipita donc à l'extérieur, traversant les rues de sa ville une à une. Elle en avait pour plusieurs dizaines de minutes, comme à chaque fois. Elle savait très précisément où elle devait se rendre, très précisément ce qui allait s'y passer. Habituellement, elle s'y rendait doucement, se promenant, observant autour d'elle. Elle aimait prendre son temps, se promener dans ces rues, découvrir et apprendre. Depuis longtemps déjà, elle avait jugé que la meilleure façon d'apprendre et de découvrir était d'observer et d'écouter. Mais ce jour, elle savait ce qui l'attendait à son arrivée alors cette sortie n'avait rien d'une promenade. Sa marche avait fini par la conduire là où elle avait prévu de se rendre. C'était un lieu un peu à part, éloigné de la ville et du monde. Elle s'approchait des campagnes et du calme.

Lorsqu'elle franchit enfin le seuil de ce bâtiment, elle ne perdit pas de temps et se dirigea immédiatemment là où elle savait que l'attaque aurait lieu. En quelques secondes, elle retrouva la personne qu'elle était venue rejoindre. Sa prémonition était claire là-dessus, elles seraient toutes les deux contre l'autre sorcière. « Elle va venir aujourd'hui. Dans très peu de temps. » lui confia-t-elle, à voix basse. Aucun besoin de préciser de qui il s'agissait. Gaia, la sorcière qu'elles allaient devoir affronter toutes les deux, était attendue depuis bien longtemps maintenant. Et elles n'eurent pas à attendre plus longtemps que la mauvaise sorcière fit son apparition dans ce lieu. « Si tu penses pouvoir nous faire changer d'avis, tu perds ton temps. » précisa Octavia à la mauvaise sorcière qui venait d'apparaître. Peut-être pouvaient-elles faire en sorte d'éviter le combat ? En réalité, elle en doutait. Elle en doutait tellement qu'elle était déjà prête à utiliser son pouvoir de géokinésie au moindre mouvement de Gaia. Et peut-être que son alliée n'attendrait pas le moindre mouvement avant d'attaquer pour en finir en plus vite.

Amaya avait passé l’après-midi dans son lit, à lire des grimoires. La sorcière tentait de s’améliorer, elle essayait de maîtriser mieux ses pouvoirs et tentait de s’améliorer dans les formules et les potions. Pour cela, elle se documentait beaucoup. Depuis son retour, la brune avait beaucoup changé, elle n’était plus réellement la même. Elle se battait entre deux facette, luttant entre le bien et le mal en elle. De mauvaises fréquentations avaient fait en sorte qu’elle se tourne de nouveaux vers le mal, même si elle n’avait pas réellement pris sa décision, préférant jouer sur les deux tableaux, influencer par différentes personnes dans chaque camps.

Après une longue après-midi à bouquiner, la sorcière avait bien besoin d’une pose. Elle était donc descendue se faire un café, avant d’aller prendre un peu l’air. En sortant de la cuisine, la brune avait aperçu un miroir, un peu plus loin. Que faisait-il là ? C’était étrange. « Judith, c’est toi qui a acheté un nouveau miroir ? » Pas de réponse. C’était possible, mais pourquoi l’avoir laissé en plein milieu du salon ? Amaya se questionnait à propos de cet objet, pourtant sans importance. Après tout, elle s’en fichait bien de savoir s’il y avait un nouveau miroir ou non dans la maison. Pourtant, elle semblait attiré par ce dernier. Intriguée, la sorcière ne put s’empêcher de s’en approcher. A peine eut-elle le temps d’y déposer sa main, qu’elle fut aussitôt aspirée par ce dernier.

En une fraction de seconde, Amaya s’était retrouvée dans un tout autre endroit, refermant une porte. Une porte inconnue et qu’elle n’avait pas souvenir d’avoir poussé. En regardant autour d’elle la brune avait très rapidement compris que le miroir l’avait téléporter. Où ? Ça, elle n’en savait encore rien. Pourquoi était-elle là ? Elle allait peut-être le découvrir. Autour d’elle, tout semblait venir d’une autre époque. Face à elle, se trouvait deux visages inconnus. L’une des deux femmes prit la parole disant qu’Amaya perdait son temps, si elle pensait pouvoir les faire changer d’avis. « Vous faire changer d’avis ? » Amaya ne comprenait rien à ce qui était en train de se passer. « Qui êtes-vous d’abord ? »

Isadora s'était levée à l'aube ce matin, comme à son habitude. Et toujours comme à son habitude, elle avait fait le tour du boulanger, du laitier et du maraicher pour obtenir quelques provisions à offrir aux dieux. Quelques fidèles étaient venus lui demander conseil et elle fit de son mieux pour les mener sur le chemin de la foi. Mais aujourd'hui, quelque chose allait se produire, elle le sentait.

Depuis quelques temps, elle surveillait les activités d'une certaine Gaia qui menaçait bon nombre d'oracles et de sorcières. Cette hérétique inspirait la crainte à tel point qu'elle empêchait certains fidèles de venir au temple et par la même occasion, elle les empêchait d'avoir accès à la protection des Dieux. Alors que la matinée commençait à devenir plus calme, Isadora se dit qu'il était temps de prier. La jeune fille s'agenouilla comme à son habitude, ferma les yeux et commença son rituel. Aujourd'hui, elle s'adresserait à Athena, déesse de la sagesse, de la guerre et de la justice.

Isadora avait besoin de réponses. Comment pouvait-elle défendre l'Olympe à son niveau ? Pouvait-on lui communiquer quelque chose ? C'est là qu'elle eut un flash. Une sorcière... Non deux. Deux sorcières allaient venir. L'une d'elles semblait désespérée. Isadora pouvait ressentir une certaine détresse dans sa vision et aussi du danger. Elle reconnu la deuxième sorcière, c'était Gaia. Pour se préparer au mieux, la jeune oracle pria encore quelques dieux. Que pouvait-elle faire d'autre ? Aurait-elle la force de défendre les fidèles du temple ? Elle ne pouvait pas se permettre de douter, les dieux étaient avec elle.

L'attente dura des heures. Et finalement, une jeune femme se présenta au temple. C'était celle de sa vision, celle qui semblait avoir besoin d'aide. « Elle va venir aujourd'hui. Dans très peu de temps. » Isadora n'avait pas besoin de savoir de qui elle parlait. Elle l'avait vu elle aussi.  « N'ayez aucune crainte. Nous sommes dans la maison bénie des dieux. Ils seront avec nous dans cette épreuve, vous devez croire en leur bienveillance. » Et comme l'avait dit la sorcière, Gaia venait d'apparaître sur le seuil du temple.

L'autre sorcière ne perdit pas de temps avant de la prévenir qu'elle ferait mieux de ne pas essayer de les faire changer d'avis. Toutefois, Gaia semblait perdue. Etait-ce une ruse de sa part pour leur faire baisser leur garde ? Très certainement. « Je suis la gardienne de ce temple. Les hérétiques de votre espèce ne sont pas les bienvenus ici. Vous devriez vous résigner si vous ne voulez pas vous attirer la colère des dieux. » Isadora tentait tant bien que mal de garder son calme légendaire, mais la tension commençait à monter au fond d'elle

Sorry:

Octavia sentait cette puissance maléfique arriver. Elle la sentait depuis des jours déjà. La nuit, elle la voyait en cauchemar. Le jour, les prémonitions prenaient le relai. Aujourd'hui, la prémonition de la jeune femme avait été plus que claire : la sorcière viendrait aujourd'hui pour les attaquer, elle et une oracle. Elle connaissait le lieu et le moment de la journée, approximativement. Comme elle le faisait de temps à autre pour prier et aider ceux qui en avaient besoin, elle se rendit donc au temple. Cette fois-ci, en revanche, elle n'y allait ni pour prier, ni pour aider. Octavia s'y rendait pour combattre le mal qui tentait de les détruire, elle et tant d'autres sorcières. Malheureusement, ses prémonitions ne lui avaient pas permis de connaître l'issue de la bataille ou les pouvoirs de la sorcière maléfique. Cela aurait été pourtant bien utile pour avoir l'avantage dans le combat, mais ce n'était pas essentiel. Octavia ne serait pas seule, elle serait non seulement accompagnée d'une autre sorcière, mais elle aurait également avec elle la protection des Dieux. Ils ne l'abandonneraient pas, pas elle qui leur était entièrement dévouée.

Son pas rapide avait fini par la conduire rapidement à ce temple. Sans perdre de temps, elle y était entrée pour trouver l'oracle qu'elle cherchait. A peine l'eut-elle trouvé, qu'elle la mit en garde sur l'approche prochaine de Gaia. L'autre oracle semblait sereine, lui rappelant qu'elle était dans la maison des dieux et qu'ils veilleraient sur elles. Octavia en avait pleinement conscience, elle croyait en eux plus qu'en n'importe quoi d'autre. Mais elle redoutait également la puissance de Gaia et ce qu'elle était capable de faire si les deux femmes ne l'arrêtaient pas. Octavia n'eut le temps de rien répondre que déjà le démon passa la porte. La sorcière la mit en garde immédiatement : si elle était là pour les faire changer d'avis, elle perdait son temps. Si elle était là pour combattre, elle trouverait des adversaires à sa taille. L'autre sorcière lui ordonna de quitter cet endroit, se présentant comme la gardienne des lieux, la mettant en garde contre la colère des dieux. « Quittez ce temple, maintenant ! » ordonna alors Octavia puisque l'autre était toujours là, pour la dissuader de rester, elle fit légèrement trembler la terre sous la mauvaise sorcière, comme une façon de la menacer et de la mettre en garde.

Spoiler:

Amaya ne comprenait pas ce qui était en train de se passer. Comment avait-elle pu passer du salon de Judith à cet ancien temple ? Enfin, ce temple ressemblait à l’un des anciens temples que l’on pouvait trouver dans les livres. Pourtant, il était encore en très bon état et surtout, il était habité par différentes personnes drôlement vêtues. Dans un premier temps, Amaya croyait à une mauvaise blague, mais elle ne connaissait aucun des deux visages qui se présentaient à elle. Pourquoi des inconnues s’amuseraient-elles à lui faire ce genre de blague ? Ce n’était pas logique. Les deux femmes semblaient d’ailleurs sur la défensive. Elles semblaient même attendre la visite d’Amaya, mais pourquoi ? Comment ? Amaya ne savait même pas qu’elle allait venir ici, elle n’avait même jamais eu l’intention de venir ici. « La gardienne du temple ? » L’incompréhension d’Ama était claire, tout ceci n’avait aucun sens. « Attendez… C’est moi l’hérétique dont vous parlez ? » En qui était-elle une hérétique ? « Et de quels dieux parlez-vous ? » Elle était en plein cauchemar, ce n’était pas possible autrement. La deuxième inconnue, ne semblait pas ravie non plus d’accueillir Amaya en ces lieux. « Je n’ai jamais... » Si elle en avait eu le temps, Amaya aurait ajouté qu’elle n’avait jamais voulu venir ici et qu’elle allait faire gentiment demi-tour. Sauf qu’elle n’en eut pas le temps, la sorcière qui semblait plus âgée venait de l’attaquer, faisant trembler la terre sous ses pieds, sans doute pour la faire fuir. « OK. » Inquiètes, c’était le seul mot qui était sorti de sa bouche. « Écoutez, je ne vous veux aucun mal. Je peux quitter les lieux immédiatement et vous laisser tranquille. Je ne reviendrais plus, c’est juré. » Amaya voulait partir, sincèrement, elle ne comprenait pas ce qui se passait et voulait mettre fin à cette histoire avant que ça n’aille trop loin. Malgré tout, elle était prête à attaquer, elle ne semblait pas la bienvenue et les deux femmes semblaient posséder des pouvoirs magiques, par conséquent, Ama n’était pas en sécurité.

Spoiler:

A peine Gaia avait-elle passé la porte, qu'une tension plus que palpable s'empara du bâtiment. Isadora n'avait aucune idée de ce que cette sorcière maléfique avait bien pu préparer mais il était hors de question qu'elle lui permette de s'en prendre aux sorcières du coin et encore moins à son cher temple. En tout cas, il était certain qu'elle tentait de leur embrouiller l'esprit. Quels dieux ? C'était une plaisanterie. « Voyez-vous ici quelqu'un d'autre à qui pourraient s'adresser ces paroles Gaïa ? Je ne vous laisserais pas vous en prendre aux fidèles de ce temple.  » Comme ça, c'était dit. Elle se rendrait bien compte que les récits de ses méfaits étaient déjà parvenus jusqu'ici. Isadora la surveillait depuis quelques temps mais elle n'aurait pas imaginé ce matin qu'elle choisirait de venir ici aujourd'hui.

La jeune femme aux côtés d'Isadora ne se pria pas pour faire comprendre de façon plus menaçante à Gaia qu'elle ferait mieux de s'en aller. L'oracle n'aurait pas dit mieux mais son calme légendaire risquait d'être mis à mal si cette hérétique se mettait à prétendre qu'elle ne leur voulait aucun mal. « Et les dizaines de sorcières que vous avez massacré, vous ne leur vouliez pas de mal à elles non plus ?! » Il n'y avait rien qui puisse mettre Isadora en colère plus que le fait qu'on puisse faire du mal à ses semblables. Surtout que Gaia et les sorcières de son espèce se permettaient de blasphémer sans retenue. Et bien elle allait leur montrer de quoi les dieux étaient capables et comment ils parlaient à travers elle. Usant de son pouvoir d'illusion, Isadora fit se matérialiser des nuages orageux à l'intérieur même du temple, illustrant ainsi la colère qui commençait à monter en elle. « Vous allez vous repentir ici et maintenant. Je ne permettrait plus que vous fassiez le mal autour de vous. » S'il le fallait, Isadora était prête à se battre mais elle espérait pouvoir régler tout ça sans avoir à faire preuve de violence.

La mauvaise sorcière était là. Il fallait la faire fuir ou la détruire pour l'empêcher de continuer, de recommencer. Les bonnes sorcières de ce monde devaient être en sécurité et avec des gens comme Gaïa, ce n'était malheureusement pas possible. Alors il fallait combattre pour gagner, pour la victoire, pour la liberté. La mauvaise sorcière prétendait ne rien comprendre, ce qui avait le don d'agacer les deux femmes et elles ne s'en cachaient pas.

Pourquoi n'attaquait-elle pas ? Pourquoi posait-elle tant de questions ? S'imaginait-elle qu'elle gagnerait du temps ainsi ou qu'elle obtiendrait la pitié d'Octavia et de la gardienne du temple ? Si tel était le cas, la mauvaise sorcière perdait son temps. D'Octavia elle n'obtiendrait pas la moindre pitié. Pas après le mal qu'elle avait fait à ses semblables, à des innocents. Cette sorcière devait quitter ces lieux au plus vite, mais elle ne les quitterait pas juste comme ça, elle devait d'abord payer ou jurer qu'elle ne recommencerait plus. « Ne jouez pas à ça avec nous. » rétorqua la brune après que la plus jeune ait déjà répondu. Pour lui faire comprendre qu'elle ne plaisantait pas, Octavia passa directement des menaces aux actions. Elle fit alors trembler légèrement la terre sous la sorcière. Elle ne plaisantait pas et elle comptait bien lui montrer. Même si pour commencer, elle y allait doucement.

Ce qui perturbait le plus Octavia était que l'intruse jouait drôlement bien son rôle. Il était clairement possible de croire qu'elle ne comprenait vraiment rien, mais ce n'était qu'un rôle. Il ne fallait pas se faire prendre dans ce piège qu'elle tendait pour elle ne savait quelle raison. Mais puisque la sorcière refusait de reconnaître le mal qu'elle avait pu faire, Isadora fit usage, à son tour, de ses pouvoirs. Elle matérialisa des nuages orageux à l'intérieur du temple tandis que l'autre sorcière assurait qu'elle pouvait partir parce qu'elle ne voulait aucun mal. Sans doute ne s'attendait-elle pas, en réalité, à tomber sur deux sorcières qui l'attendaient et qu'elle cherchait un moyen de sortir en vie. « Ecoutez Gaïa, nous vous laissons le choix, repentez-vous, renoncez à faire le mal ou mourrez. » L'ultimatum était simple, la vie ou la mort. Et à deux contre une, elles avaient davantage de chances de gagner alors l'autre sorcière avait plutôt intérêt à faire le bon choix.

Mais où venait-elle de tomber ? Cet endroit ne ressemblait à aucun des lieux qu’elle fréquentait régulièrement, elle ne l’avait même jamais vu jusqu’à aujourd’hui. Elle ne savait même pas comment elle était arrivée jusqu’ici, il y avait eu ce miroir et elle était là désormais. Ama ne savait même pas qui était les deux personnes qui l’accusaient de choses qu’elle n’avait pas faites. « M’en prendre aux fidèles de ce temple ? Parce que c’est un temple ici ? » Amaya croyait rêver. Elle ne savait même pas que ce genre d’endroit existait encore et puis c’était quoi ces tenues sorties d’un autre siècle ? « C’est une mauvaise blague, c’est ça ? C’est un bal costumé ? Si c’est ça, je suis désolée, je ne voulais pas m’inviter, je vous laisse vous amuser tranquillement. » Honnêtement, Ama avait bien compris que ce n’était pas un jeu, la plus âgé venait d’utiliser ses pouvoirs pour faire trembler la terre, elle en était certaine.



Amaya n’avait aucune mauvaise pensée en tête. Si tout n’allait pas très bien pour elle ces derniers temps, elle n’avait pas l’intention de faire du mal à qui que ce soit. Elle ne se souvenait même pas avoir tué ces sorciers dont parlait la plus jeune. La brune n’eut pas le temps de répondre puisque cette dernière usa à son tour de la magie pour s’en prendre à elle. Et voilà que les deux disaient qu’elle devait se repentir, qu’elle devait renoncer à faire le mal et que dans le cas contraire, elle mourrait. Si au départ la sorcière n’avait pas l’intention de leur faire du mal, elle n’avait plus le choix désormais, elle devait se défendre, elle était en danger. « Je ne sais pas qui est cette Gaïa. Je ne comptais pas non plus vous faire de mal. Je ne sais pas qui sont ces soi-disant sorcières que j’aurai tuées. En tout cas, si vous voulez vous amuser un peu, je suis partante. Alors par qui je commence ? » Ama leva la main gauche en direction de la plus âgée des deux. D’un simple geste, la brune lui donna l’impression de se noyer. « Comme vous le voyez, je sais me défendre, mais comme je suis quelqu’un de gentille, je vous propose de me laisser partir et on en restera là. »

Spoiler:

Visiblement, Isadora était un peu trop utopiste en espérant pouvoir régler leurs différents de manière pacifique. Gaïa semblait plus déterminée que jamais bien qu'elle tenait certains propos incohérents. Un bal costumé ? Dans un temple avec deux personnes ? Qu'est-ce qu'elle racontait ? Elle espérait sûrement détourner leur attention mais la manœuvre était clairement mauvaise. Mais ce qui fit sortir Isadora de ses gonds, c'est le fait qu'elle ose prétendre ne pas savoir qui elle avait assassiné. « Les mensonges ne te sauveront pas. Personne n'oubliera le mal que tu as fais.  » A cet instant, Gaïa leva la main et Octavia donna l'impression de s'étouffer. La mauvaise sorcière s'en prenait très clairement à elle, il était temps de réagir. Isadora était en charge de ce temple ; elle en était la gardienne et les fidèles qui s'y trouvaient devaient pouvoir compter sur sa protection.

« Athena, prête moi ta force. » La jeune prêtresse venait de murmurer pour elle même, espérant être à la hauteur des attentes placées en elle. Alors, sans plus attendre elle se servit d'une vasque remplie d'eau pour y projeter son contenu sur le bras gauche de la sorcière maléfique. La vitesse était suffisante pour lui faire ressentir l'effet d'un coup de fouet. Isadora espérait que cela suffirait pour délivrer Octavia de son sortilège. Toutefois, ses menaces à peine masquées par son souhait de partir sans encombre furent les mots de trop pour la jeune fille. Comment osait-elle ? Elle débarquait ici, se permettait d'agresser une fidèle, prétendait ne jamais avoir commit toutes les atrocités qu'elle ait pu faire dans la région et espérait qu'on la laisse repartir comme ça... La prêtresse se laissa alors envahir par la colère des dieux qu'elle servait et matérialisa derrière elle l'image d'Athéna qui semblait emplir le temple tout entier. « Si tu espères pouvoir repartir d'ici en vie. Renonce maintenant à tes pouvoirs, nous ne te laisserons plus répandre le chaos autour de toi. » Isadora était déterminée. Ce serait ici et aujourd'hui qu'elle allait stopper ses méfaits.

Octavia ne comprenait pas le comportement de la sorcière. Elle prétendait ne rien comprendre, mais cela ne pouvait être qu'un mensonge ! A moins que leurs semblables ne lui aient jeté un sort ? Octavia commençait à douter de tout, sa méfiance augmentant à mesure où le doute l'envahissait de plus en plus. C'était que cette sorcière avait un certain talent pour jouer la comédie, ce qui était d'autant plus perturbant. Mais Octavia ne préférait rien lui répondre, jugeant qu'elle ne méritait même pas cet honneur. Elle n'était rien et ne méritait pas la moindre attention.

Néanmoins, Octavia tentait de ne pas se laisser avoir et pour montrer qu'elle ne plaisantait pas, elle se servit de ses pouvoirs, suivie par Isadora. Elles maîtrisaient les éléments, signe certainement qu'elles étaient liées aux dieux - du point de vue d'Octavia, en tout cas. La mauvaise sorcière n'avait que deux choix qui s'imposaient à elle : vivre ou mourir. Renoncer ou se battre. Hors de question qu'elle quitte simplement cet endroit, elle était une menace bien trop grande. Sauf que si les deux bonnes sorcières savaient se défendre, Gaia semblait tout aussi apte à se défendre. La sorcière assura une nouvelle fois qu'elle ne comprenait pas de quelles sorcières tuées elles parlaient, qu'elle ne leur voulait aucun mal, mais qu'elle était prête à s'amuser. D'un geste de la main, elle donna l'impression à Octavia d'étouffer, de se noyer. Octavia porta alors ses mains à son cou, cherchant de l'air. Elle était effrayée, tentait de tousser, de respirer, de parler... Il lui fallait de l'air à tout prix, mais la sorcière ne semblait décidé à la lâcher que si elles répondaient positivement à son ultimatum. Il fallait la laisser partir ! Sauf qu'Octavia était prête à renoncer à sa propre vie pour sauver les sorciers de son monde.

La brune tenta de faire aller son champs de force pour se défendre, mais elle ne réussissait pas, elle ne réussissait rien, trop occupée à tenter de respirer. C'était à Isadora de jouer, elle était la seule à pouvoir faire quelque chose. La gardienne se servit alors de nouveau de ses pouvoirs, touchant la sorcière, ce qui permit à Octavia de respirer de nouveau. Elle respirait vite, retrouvant son souffle difficilement et bruyamment. En colère, hors d'elle, Octavia était parfaitement d'accord avec l'ultimatum de sa compagne d'aventure. Octavia puisa alors dans toute sa puissance et toute sa force, leva les deux mains en direction de la sorcière afin de former une tempête de terre tout autour d'elle. Cela l'occuperait au moins un moment et lui montrait qu'elle pouvait se défendre et que tout ça n'était qu'un avant-goût. « Renonce à tes pouvoirs et au mal ! C'est ta dernière chance ! Ensuite, nous te tuerons ! » Et elle ne plaisantait pas, elle mourrait si elle ne saisissait pas cette dernière chance.

Quels mensonges ? Amaya n'avait jamais tué de sorcière. Elle avait déjà assassiné des démons, plusieurs dizaines même, mais elle ne s'en était jamais prise à ses semblables. Où était-elle tombée sérieusement ? Qui étaient ces deux filles ? Elles semblaient toutes les deux la connaître, mais la sorcière n'avait aucune idée de qui elles étaient, elle ne les avait jamais vues. Elle n'était même jamais venue ici. Et puis pourquoi est-ce qu'elles étaient dans un temple... romain ? La brune avait vraiment l'impression d'être à une toute autre époque.

Puisque les sorcières semblaient vouloir s'amuser, Ama n'allait pas s'en priver. Les deux se servaient de leurs pouvoirs contre elle, elle n'allait pas les laisser faire et s'était servi de l'hydrokinésie pour s'en prendre à la plus âgée des deux. Sauf que la seconde se mit à lui lancer ce qui semblait être de l'eau, mais avec une telle force que la brune lâcha prise. Amaya préférait cacher la douleur que lui avait infligée ce coup. En revanche, son regard ne pouvait nullement cacher l'incompréhension, comment avait-elle pu envoyer cette eau avec autant de force ? La plus âgée pouvait désormais reprendre son souffle et reprendre des forces pendant ce temps-là. Amaya le savait, face à ces deux sorcières, elle n'allait sans doute pas faire le poids, pourtant, elle n'allait pas se laisser faire, cela était hors de question.

Les deux sorcières se mirent alors à utiliser leurs pouvoirs, en même temps, juste pour atteindre Amaya. Pourquoi semblaient-elles tant la craindre ? Devait-elle entrer dans leur jeu pour essayer de les effrayer et prendre la fuite ? Ou devait-elle continuer de se dire innocente, au final, elles allaient peut-être finir par la croire ? Les deux sorcières lui demandaient de renoncer à ses pouvoirs en échange de sa vie. Sérieusement ? La pensait-elle si bête que cela ? Si elles avaient tant peur d'elle, elles allaient la priver de ses pouvoirs avant de faire d'elle une captive ou avant de mettre fin à ses jours. Amaya n'avait pas envie de payer pour une chose qu'elle n'avait pas faite.

La plus âgée des deux, se voulant menaçante et sans doute un peu vexée utilisa ses pouvoirs pour créer une sorte de tempête de terre autour d'Amaya. Sérieusement, elles ne pouvaient pas lui foutre la paix ? La brune se cachait le visage, toussant à cause de la poussière qu'elle était en train d'avaler, cette tempête ne l'aidait pas à respirer du mieux qu'elle pouvait. Essayant de se concentrer malgré la tempête la brune utilisa sa projection astrale pour se projeter juste derrière les sorcières. Ainsi, elle allait essayer de faire lâcher la sorcière pour prendre la fuite. « OK. C'est bon, vous avez gagné ! Vous êtes de supers bonnes actrices. Où sont les caméras ? » La défense d'Ama était souvent l'ironie, surtout ces derniers temps. Alors tout en parlant, la brune applaudissait et exagérait certaines de ses mimiques habituelles.