Être condamné dès la naissance, c'est ça le monde

Cela ne commençait pas par une histoire d'amour ni par une rencontre au détour d'un café. Pas de bousculade qui avait déclenché des papillons dans le ventre. Non rien de tel. Zephyr connaissait la rencontre de ses parents dans les moindres détails, rien ne lui avait été épargné de cette histoire morbide. Son père, Sliske, était un être des ténèbres, chasseur très expérimenté au vu du nombre d'êtres de lumières qu'il avait éliminé et de sa popularité. C'était lors d'une chasse qu'il avait fait la rencontre de Magwina, une démone supérieure, forte occupé à pourchasser un protéger de sa cible. Tout deux avaient été contraint de travailler ensemble pour arracher la vie au duo. Arrivant plutôt bien à faire équipe, ils avaient continué sur leur lancé, semant la mort sur leur passage. De fil en aiguille, il y avait eu des unions charnelles entre les missions. Pas de l'amour, juste de l'attirance, des petites récompenses qu'ils s'offraient. Aucun des deux avaient pensées à quelques protections élémentaires. De temps en temps, Zephyr entendait des regrets face à cette erreur.

Enfant non désiré, d'un couple qui en n'était pas un. Descendant de deux êtres puissants, l'avortement ne pouvait pas être une option puisque l'enfant allait fortement être tout autant puissant. Un, mais pas deux, ils allaient faire gaffe après. Une mère qui voulait une fille, un père qui voulait un garçon. Guerre des sexes bien avant sa naissance, comme si le bleu ou le rose allait déterminer toute sa vie. En tout cas Magwina ne se reposait pas de ses missions, continuant à tuer quand bien même son ventre était arrondi. Et ce n'était pas Sliske qui allait l'enchaîner au lit, ne devenant absolument pas protecteur.

Zephyr était arrivé dans ce monde bien sombre. Pas une fille, pas un garçon. Les deux et aucun à la fois. Physiquement, il était intersexe. Légalement, Sliske avait remporté la manche, puisqu'il était un garçon. Mais ce n'était pas sans compter, Magwina qui faisait tout pour le féminiser. Elle pour sa mère, il pour son père. Tiré par le bleu et le rose. Le féminin et le masculin. Ce n'était pas comme si on lui donnait le choix et encore moins qu'il puisse faire le dit choix. Zephyr ne voyait aucune bonne réponse, finissant même pas trouver cela stupide de faire une différence de genre. Pourquoi devait-il rentrer dans une case pour se définir ? Lui, il n'avait aucun problème, il savait ce qu'il aimait et ce qu'il n'aimait pas. Si les autres s'intéressaient tellement à vouloir le mettre dans une case genrée, c'était qu'ils avaient une vie dénué d'intérêt.

Enfin bref, dans les premiers temps, ses parents le trimballaient avec eux lors de leur missions. Trop jeune, sa forme démoniaque surgissait pour un oui ou un non. Il semblait reconnaître les êtres de lumière, bien qu'à cette époque, il ne pouvait guère le comprendre ou le faire savoir outre le fait de fixer la personne et de lui faire des sourires. Forcément, son paternel aurait préféré des réactions de haines, un air de tueur dans les yeux de son enfant. Mais justement, il oubliait que ce n'était qu'un jeune enfant !

Autour de ses deux ans, Zephyr avait commencé à se téléporter pour tout et n'importe quoi sans pour autant avoir véritablement conscience du pourquoi du comment. C'était en manquant de se faire kidnapper par un être de lumière - il s'était téléporté dans ses bras alors que celui-ci s'enfuyait - que ses parents avaient décidés de ne plus l'emmener avec eux. Sage décision soit disant passant ! Parce que tuer des gens devant un gosse, ce n'était pas vraiment sain, bien que Zephyr ne comprenait pas ce qui se passait exactement. En tout cas, ce n'était pas cette prise de conscience qui leur avait fait prendre cette décision, mais c'était d'imaginer qu'un être de lumière puisse élever Zephyr dans le bien. Beurk, cela serait juste un tel gâchis.

Alors on le laissait dans la crypte de sa mère, situé dans une partie importante en enfers. Seul, pour simple compagnie des squelettes d'humains. Cela ne lui faisait pas peur, bien au contraire puisqu'il s'amusait avec, ne sachant pas d'où cela venait. Mais quand l'ennuie lui prenait, il allait se balader dans les nombreux couloirs des enfers. Lors de ses escapades, il avait croisé des démons de toutes sortes, souvent supérieur. Dans tous les cas, aucun n'était assez fou pour lui faire quoique ce soit, certains le raccompagnaient même à la crypte de sa mère, glissant leur nom pour un bon retour auprès de ses géniteurs. Il lui était aussi arrivé de croiser plus d'une fois la Source. L'enfant en était tout le temps intimider puisqu'il connaissait sa puissance. Il pouvait jouer à des parties de cache-cache avec des adultes. Ceux qui devaient se cacher étaient des humains. L'enfant ne pouvait pas savoir que ce n'était pas un jeu, que des humains s'étaient juste enfuis et qu'il en avait conduit à la mort. Tout ce qu'il savait, c'était qu'il recevait des têtes de squelettes pour sa collection en guise de récompense !

Les insectes étaient devenu ses amis vers ses quatre ans. Il avait eu une petite fixation dessus, voulant les protéger ou encore s'en occuper. Même les grosses araignées ne lui faisaient pas peur. Aucun ne lui faisait mal et Zephyr pouvait se mettre à leur parler. Évidemment, il n'avait pas de véritable réponse, ce qui ne l'empêchait pas d'imaginer des réponses, inconscient qu'il se mettait à les contrôler pour ses jeux, prenant cela pour une sorte de dressage. Fier de ce qu'il pouvait faire avec ses amis, il le montrait à ses parents dont il n'avait pas le droit d'appeler papa et maman. Malheureusement, jugé inutile de faire joujou avec des insectes, il se faisait ignorer, voir bousculer. Ce n'était pas chose inédite d'être victime d'un tel comportement. Étant d'une nature hyperactive, il fatiguait ses géniteurs qui pensaient qu'une gifle allait le rendre calme. Mais ce n'était pas de sa faute, il ne pouvait pas contrôler son énergie.

Ce fut à six ans que sa vie avait pris un tournant. Déjà, non seulement il avait déménagé, mais en plus c'était pour aller dans une maison à San Francisco, loin du monde souterrain. Bon, la langue ne changeait pas pour lui, encore heureux qu'on lui avait apprit l'anglais. Mais ce n'était clairement pas la même ambiance qu'en enfers. À peine s'était-il fait à son nouveau environnement qu'il avait été propulser sur les bancs d'une école humaine. Au départ, ayant soif d'apprentissage, il avait plutôt bien aimer cet endroit. Évidemment, il ne devait pas montrer le moindre truc non-humain. D'ailleurs, il avait pris amplement conscience de son pouvoir avec les insectes et pouvait mieux gérer ses téléportations. Enfin, ça allait de ce côté là, ce n'était pas sans compter sur son intangibilité qui le faisait passer pour un naturiste auprès des surveillants. Entre le voir à moitié à poil et le voir en train de bouger dans tous les sens, disons que la maîtresse ne savait plus où donner de la tête avec lui. En plus de ça, Zephyr avançait plus rapidement que les autres, ce qui faisait qu'il finissait par s'ennuyer et faire des bêtises. Ses camarades trouvaient bizarre son comportement et le fait qu'il ne puisse pas rentrer dans les cases genrées de la société. Ayant l'impression de rien apprendre, il lisait plein de livre de la bibliothèque qu'il piquait en douce. Sa curiosité l'avait fait ouvrir un livre sur l'anatomie. Et... il avait apprit que les squelettes... c'étaient des gens vivant avant. Il en avait fait des cauchemars. Zephyr avait joué avec des morts. Il avait fait des bisous à des têtes, il s'était même peigné avec des mains. Il y avait de quoi être perturbé en apprenant la vérité ! Surtout qu'il avait ensuite fait le lien avec les parties de cache-cache.

Ce fut l'année suivante qu'il s'était mit à faire apparaître un arc et des flèches empoisonnées. Ce fait avait rendu tout content son père. L'être des ténèbres lui avait apprit à comment se servir de l'arc, notemment à lui apprendre la bonne position ou encore à mettre correctement la flèche. Il lui en avait donné des claques à l'arrière de la tête parce qu'il gigotait trop et qu'il n'arrivait pas à rester immobile pour pouvoir toucher une cible. Zephyr faisait de son mieux pour partager un petit quelque chose avec Sliske comme un de ses camarades qui se ventait de pêcher avec son père. Sauf que... son père lui avait demandé de viser un animal au lieu d'un arbre. Il avait raté sa cible. Parce que l'animal bougeait. Parce qu'il ne voulait pas lui faire de mal juste comme ça, sans raison. Ce n'était pas juste. Sliske lui avait clairement faire comprendre qu'il n'aurait le droit de venir lui parler qu'une fois cette tâche accomplis. Et s'il voulait l'appeler papa, il devrait tiré sur un être de lumière. Ce n'était pas demain que cela serait chose faite. Surtout qu'il savait que les flèches étaient empoisonnés. En tout cas, l'enfant était partagé. D'un côté, il voulait avoir ce lien parentale aussi bancale était-il et de l'autre, il ne voulait pas faire de mal à quelqu'un ou à un animal, préférant amplement combler ce vide affectif en câlinant les petites bêtes qui croisaient son chemin. D'ailleurs, il aimerait tellement avoir un chien, un chat ou même un lapin, mais ses géniteurs ne voulaient pas s'encombrer d'une bestiole à la maison. Tant pis, il se contentait des insectes !

Vers ses huit ans, Zephyr avait montré de l'intérêt au dessin. Peut-être parce qu'il était seul et que les insectes avaient beau être de plus en plus nombreux, aucun n'avaient le don de la parole. Ayant beaucoup d'imagination, il faisait plein de dessins : Une princesse avec une barbe, un chevalier faisant un câlin avec un dragon pour le rendre gentil, un méchant tout moche qui faisait du tricot - il se basait sur Voldemort qu'il avait vu à la télé -, deux garçons avec pleins de petits cœurs. Ce fut celui avec un petit enfant avec les cheveux long qui pleuraient tellement qu'un lac se formait sous lui, qui s'était mit à bouger. Les larmes coulaient et le lac se remplissait. Zephyr avait vite réagit en lui dessinant des lunettes de plonger et un tuba pour lui éviter une noyade. Ses nouveaux amis étaient ses dessins. Chaque dessin pouvait même lui demander des trucs quand il avait eu l'idée de leur donner des feutres. Il s'amusait grandement avec eux et il les voyait vivre des tonnes d'aventures. Ils jouaient à être immobile dès que quelqu'un d'autre les voyaient.

Arrivé en 4th grade et âgé de neuf ans, le pauvre Zephyr s'ennuyait de plus en plus et comme il en avait marre de se faire punir, il s'était mit à sécher. À la place, il allait lire des livres à la bibliothèque ou faisait des activités amusantes selon son bon vouloir. Ce n'était pas comme si ses géniteurs allaient y prêter attention. Zephyr n'était pas l'enfant rêvé par deux êtres du mal. Il manquait de cruauté et de méchanceté. Il n'y avait qu'à voir ses camarades de classes qui étaient bien plus méchant que lui. On lui tirait les cheveux, on le poussait dans la cours de récréation, on se moquait de lui. Les surveillants disaient que c'était de sa faute parce qu'il n'avait qu'à pas mettre du vernie à ongles ou encore avoir des cheveux long. Alors, l'enfant envoyait ses insectes pour leur faire peur et se venger sans qu'on puisse le pointer du doigt.

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